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  • juliettejegoux

Pourquoi un poulain ?

Bonjour à vous tous chers lecteurs,

Avec pas mal de retard, je prends enfin le temps de commencer à contribuer par ici.


Pour ce premier article chez Dressage et Paillettes, j’ai pensé commencer par le début. Le tout début. Vous expliquer pourquoi j’ai fait ce choix pour un premier cheval ; vous expliquer comment j’en suis venue à prendre cette décision, mais aussi vous donner quelques conseils.

Sauf exceptions, tous mes articles seront comme un journal de bord, afin de partager avec vous mon expérience après l’achat d’un si jeune cheval.


Alors commençons…


Pourquoi un poulain ?


Grand sujet. Bien sûr, il faut avoir en tête que tous les articles que j’écrirai sur ce sujet sont les reflets de mon expérience. Rien n’est une vérité absolue, les situations sont toujours différentes selon les personnes et les chevaux, mais j’espère cependant que cela restera un éclairage et permettra à certains de se poser les bonnes questions.




Acheter un poulain, les raisons :

- Mon premier argument en choisissant un poulain était le fait d’avoir une page vierge. Un cheval qui ne serait pas passé par plusieurs propriétaires ; qui n’aurait pas eu de mauvaises expériences auprès des humains ou dans sa vie en général. J’avais tout à faire, de la plus simple des manipulations, comme tenir à l’attache par exemple ; mais aussi en passant par la période si particulière du débourrage pour ensuite commencer le vrai travail monté. J’ai souvent eu des DP paniquées par la balade en solo par exemple. Avec un poulain j’avais la possibilité de l’habituer le plus possible à ce genre de sorties, pour qu’une fois adulte j’ai un cheval posé et prêt à partir seul sans pour autant péter en l’air à la vue d’un bloc électrique au bord de la route.

- Pour continuer sur cette lancée d’apprentissage, j’avais envie justement de passer par toutes ces étapes « basiques ». Apprendre l’attache, donner les pieds, respecter ma bulle, suivre en longe dans de bonnes conditions, et tant d’autres choses « simples ». Bref, pour cela il faut savoir être patient et avoir cette volonté de se satisfaire de petits apprentissages. Actuellement je suis euphorique que mon jeune tienne à l’attache sans brasser ou accepte la douche. On est loin du piaffer, mais je m’en fiche complètement, j’aime le suivre dans son jeune âge.

- La troisième raison était bien sûr de choisir un individu d’une race précise, une morphologie que je voulais absolument. Pour moi il s’agit du lusitanien, race très particulière mais que j’aime tant. Mon cheval serait sans conteste un lulu.

- Ce qui nous mène au dernier point : l’aspect financier. Car à l’achat un poulain sera évidemment moins cher qu’un adulte même si c'est un adulte vert dans le travail. Dans mon cas il y avait une vraie différence, puisque le lusitanien est particulièrement cher à l’achat au-delà de trois ans. Selon l’élevage et l’individu on peut même être à + de 7000€ pour un foal avec de très bons papiers. Donc oui, l’aspect financier est intéressant MAIS à relativiser. Car oui j’ai acheté mon lulu moins cher que s’il avait eu trois ou quatre ans, MAIS un an après, j’ai quasiment triplé son prix d’achat en dépenses d’entretien. Car un poulain, vous ne le montez pas, mais il vous coûte de l’argent chaque mois ! Une nourriture adaptée, une pension adaptée, véto pour au minimum les vaccins, ostéopathe pour l’aider dans sa croissance, vermifuges, parage… Bref, un point à relativiser donc.


Maintenant quelques petites choses auxquelles veiller avant de songer à prendre un poulain :

- Etre entourée.

C’est là probablement la première chose à laquelle penser. Je pense que quelque soit son niveau équestre, avec un poulain, l’encadrement est primordial. Car il sera très facile de faire des erreurs, et pour éviter de se planter totalement (et son cheval avec) mieux vaut avoir des professionnel compétents vers qui se tourner en cas de doutes.

N’oublions pas l’adage « à jeune cavalier, vieux cheval ». Oui, un jeune cavalier aura tout intérêt à prendre un premier cheval qui connait le job. Mais je suis la première à avoir fait l’inverse, bien consciente que c’était là un gros défi. Toutefois, j’avais eu avant ça quatre demi-pensions avec différents chevaux, trois d’entre eux très largement maître d’école. Mais je me savais très entourée et d’un caractère en accord avec la venue d’un poulain.





- Le Profil du propriétaire

Ce qui mène à ce point-ci. Acquérir un poulain est une chose particulière, et j’estime que tous les cavaliers ne seront pas fait pour cette aventure. Si l’objectif est de monter très vite, avoir un cheval clé en main, alors c’est évidemment une mauvaise idée. Il faut savoir être patient, savoir attendre des années que le cheval grandisse. Savoir attendre qu’il devienne enfin prêt pour être monté. Comprendre aussi qu’il y a beaucoup de périodes où l’on avancera puis on reculera du double. Un poulain ou jeune cheval n’est pas forcément constant, et les apprentissages basiques sont à répéter.

Bref, voilà quelques qualités que je pense nécessaires pour pouvoir se lancer dans l’aventure : patient, calme, constant (votre poulain ne le sera pas, mais vous devez l’être pour lui), prêt à remettre en permanence en question sa manière de faire, humble. Il faut également savoir le laisser tranquille, car trop le solliciter pourra aussi avoir des conséquences.


- Lui offrir un lieu de vie convenable est aussi à prendre en compte. Bien sûr, il s’agit là d’un point à respecter également avec un cheval adulte, mais il y a des erreurs à encore moins commettre avec un jeune.

Veiller à une ration complète, un poulain a des besoins nutritifs différents d’un adulte. S’il est atteint de carences, sa croissance risque d’en être impactée.

Il faut également lui offrir un lieu de vie qui lui permette d’intégrer les codes sociaux des chevaux. Autrement dit le plus de pré possible, avec des copains c’est encore mieux. Un jeune cheval a encore plus besoin d’interactions, de jeunes avec qui jouer, de plus âgés pour comprendre sa place dans le troupeau.





Enfin, les points moins positifs dans l’acquisition d’un jeune sont à prendre en compte :

- Par exemple, et non des moindres, mon cheval me conviendra-t-il une fois adulte ? De nombreux témoignages existent sur le sujet, de propriétaires déçus une fois le cheval grand. Il ne correspond plus à nos attentes, moins de capacités qu’imaginé, trop petit, trop vif … ? Ne perdrez pas de vue qu’un poulain reste un pari.

- N’oubliez pas non plus qu’un poulain peut malheureusement se blesser gravement, avant même que vous aillez posé vos fesses dessus… Et finira comme tondeuse car inmontable…

- Enfin, et ce sera mon dernier point, un jeune vous coûte de l’argent (beaucoup !) alors même que vous ne pouvez le monter. Beaucoup n’auront pas cette patience, reste à voir si c’est votre cas.


De mon côté, j’ai analysé toutes ces questions avant de songer à un poulain. Avant même de devenir la propriétaire de Indulto, j’avais tout passé en revue. Je suis d’un naturel très patient, et j’ai toujours eu cette envie d’accompagner un poulain dès le début. Alors j’ai mis toutes les chances de mon côté, patiemment étudié les différents élevages, rencontré beaucoup de poulains…

En tout j’ai mis quasiment trois ans à trouver Indulto mais actuellement je n’ai pas le moindre regret. Il est à moi depuis un an et le cheval qu’il devient est celui dont je rêvais.


Pour terminer, je conseille à tout propriétaire d’un poulain ou d’un jeune le livre de Véronique de Saint Vaulry « Eduquer le poulain : Du sol à la selle »


En espérant que ce premier article vous aura plu !


A très bientôt

J.







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